Souffles
> scenocosme
installation comportementale

Installation interactive vivant au rythme de la respiration des spectateurs.
Explorer le principe de la respiration nous permet d'évoquer ce territoire commun que constitue l'atmosphère. Nous partageons ce territoire mais nous le modifions et oublions que nous le modifions par nos activités diverses. Il y a une interrelation entre le fait de respirer, d'avoir une action sur l'environnement et d'en respirer la "rétroaction". Aussi, prendre le temps de respirer est une manière symbolique de reprendre conscience des rythmes naturels, (biologiques et des saisons par exemple) face à la course à la productivité, gourmande en énergie et cause de la dégradation de l'environnement. Enfin, prendre conscience de sa respiration est aussi une invitation à la concentration, voire à la méditation.

La respiration, fil conducteur de cette création, peut être interprétée comme l'exploration continue du territoire qui entoure notre corps. Nous pourrions considérer, comme Elias Canetti le disait à propos de l'écrivain Hermann Broch, que chaque personne est une forme d'unité atmosphérique: "la multiplicité de notre monde consiste aussi, pour une bonne part, en la multiplicité de nos espaces de respiration" Il s'agit alors de développer un projet en forme de "c(h)oeur respiratoire" tant dans sa forme que dans son contenu, dans sa construction que dans sa mise en scène. Une œuvre vivante, rythmée par des souffles divers, de respirations associées, qui lie ensemble des individus.

Souffles est une œuvre interactive et collective où les respirations des spectateurs permettent petit à petit de révéler l'intégralité d'une vidéo générative circulaire. Celle-ci est composée de séquences, de boucles d'images prélevées durant les temps de production sur le territoire de la région Provence Alpes Côtes d'Azur. A la fois générative et interactive, cette installation vidéo évolue au fur et à mesure des respirations.
 

 


Exposition d'arts numériques "Haut-Bas"
Souffles est un des quatres œuvres de l'Exposition itinérante "Haut-Bas", qui a pris son coup d'envoi aux Capucins, centre d'Art à Embrun, témoignant d'une production de 4 oeuvres sur deux années qui interrogent le développement durable en Région PACA.
En partenariat avec Zinc/Friche Belle de Mai.

 

scenocosme : Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt
Direction artistique / développement informatique : Erik Lorré


  Dispositif : :

La scénographie est composée d'un écran circulaire de 7 m de diamètre, au centre duquel un « phare » projette des images de paysages filmés à 360°. L'image tourne autour des spectateurs et se révèle au fur et à mesure de leurs souffles. Dans le même temps, ils génèrent une brume visible dans le coeur du phare.
Ce rituel interactif met en scène les spectateurs-visiteurs afin de collecter leurs propres respirations. Ils sont invités à prendre le temps de déposer leurs souffles dans un réceptacle. Un capteur analyse en temps réel les instants de respirations des spectateurs. Tout au long de l'exposition, ces instants viennent révéler les différentes couches du film interactif. Le souffle est ici interprété comme une goutte de révélateur qui tombe, s'étale puis se résorbe.
Ainsi ces "gouttes" révèlent un film qui se déroule en arrière plan du premier film. Ces bribes d'images constituent progressivement une histoire. Elles sont les éléments d'une narration qui se construit au fur et à mesure des interventions des spectateurs. Chaque temps d'exposition révèle ainsi une histoire différente.
Dans ce projet, nous proposons de développer la notion d'interrelations entre la nature et les hommes à travers une action symbolique. Elle apparaît sous la forme d'un geste simple : la respiration, qui cristallise une relation avec l'environnement et ses acteurs. Le spectateur participe ainsi à une mise en scène symbolique qui associe rituel et interactivité.
Le rituel rejoint la question de l'interactivité où il s'agit justement de concevoir, d'inventer de nouvelles relations qui ne prennent pas seulement en compte moi et une action par le biais de la machine mais moi, l'action et les autres. A plusieurs, l'attention portée à sa propre respiration comme à celle des autres participent à un effet de concentration, voire de méditation, encouragée par le feedback visuel et sonore des souffles ainsi associés.
Les couches de paysages se superposent grâce à la respiration des spectateurs, mais le degré de transparence varie suivant l'intensité de leurs souffles. Ainsi, des paysages improbables et éphémères se révèlent au fur et à mesure des interactions.
           
 

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